Menace sur le Centre Juno Beach :
Luc Desilets demande à Anciens Combattants Canada de délier les cordons de sa bourse
Luc Desilets, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Anciens combattants, exhorte Anciens Combattants Canada à accorder un soutien financier au Centre Juno Beach, dont l’existence est actuellement menacée par un projet immobilier de 70 logements de la firme immobilière française, Foncim.
Le Centre Juno Beach, situé en Normandie (France), est un musée commémorant la participation canadienne française et canadienne au Débarquement allié de Normandie du 6 juin 1944, durant la Seconde Guerre mondiale.
« Il s’agit d’un lieu de mémoire d’une importance extrême non seulement pour le Canada, mais pour le Québec. Après tout, l’Opération Neptune est le baptême de feu du Régiment de la Chaudière, lequel compte parmi ses rangs un certain Léo Major. Intégrés à la 3e division d’infanterie canadienne, ce sont 900 soldats canadiens français issus de ce régiment qui participent au Jour J », souligne le député de Rivière-des-Mille-Îles.
L’opération est un succès grandissime, car les Alliés brisent le « Mur de l’Atlantique ». Le coût humain est toutefois élevé : au terme de cette seule journée de combats, le régiment basé à Lévis compte 105 pertes.
Le Centre Juno Beach, qui commémore et éduque à propos de cet épisode historique, est empêtré depuis deux ans dans une bataille juridique contre la firme immobilière française, Foncim. Cette dernière prévoit construire sur le terrain adjacent un complexe de 70 logements appelé le Domaine des Dunes.
Le nœud du problème est que Foncim souhaite utiliser l’accès privé du musée, la route des Français libres, pour accéder au chantier et au site une fois construit. La petite route des Français libres, bâtie et entretenue par le musée et pour les visiteurs du musée, n’a été conçue ni pour approvisionner un chantier, ni pour servir d’accès aux futurs occupants du Domaine des Dunes. Économiques, financières et soulevant un enjeu de sécurité, les conséquences de l’utilisation de cette route par Foncim seraient désastreuses pour le Centre Juno Beach.
Aux yeux du député bloquiste, Anciens Combattants Canada devrait se pencher sur la possibilité de financer l’achat du terrain litigieux par le Centre Juno Beach : « Cette solution offrirait le double avantage de mettre le terrain à l’abri du développement, tout en permettant au musée de faire des aménagements en lien avec la commémoration, comme un parc mémoriel », a ajouté Luc Desilet.
En 2021, Anciens Combattants Canada a mis sur pied une stratégie décennale de commémoration comprenant une enveloppe annuelle de 50 millions de dollars, soit 0,7 % des dépenses totales du ministère. Le Bloc Québécois est d’avis que si Anciens Combattants Canada souhaite articuler une quelconque stratégie en matière de commémoration, il doit impérativement venir au secours du Centre Juno Beach, un lieu de mémoire d’une valeur inestimable pour les Québécois et les Canadiens.
« Pour plusieurs soldats du Régiment de la Chaudière, l’opération du 6 juin 1944 constituait en quelque sorte un retour aux sources : ils venaient libérer la terre de leurs ancêtres ! C’est là, en partie, l’unicité de l’expérience canadienne-française au Débarquement de Normandie. Le Centre Juno Beach est l’unique lieu commémorant l’héroïsme et le sacrifice de nos aïeuls lors de ce jour fatidique. Pour toutes ces raisons, je considère urgent qu’Anciens Combattants Canada délie les cordons de sa bourse et soutienne le Centre Juno Beach dans le contentieux qui menace aujourd’hui son existence », a conclu le porte-parole en matière d’Anciens combattants.