Ottawa ne parvient pas à corriger des années d’inaction
Des investissements en logement sont plus que nécessaires chez nous
Le député de Rivière-des-Mille-Îles, Luc Desilets réagit à la publication par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) d’une brochure sur l’évolution des interventions fédérales en logement qui montre que le désinvestissement du gouvernement fédéral dans le dossier. Il est particulièrement inquiet de la situation dans la circonscription à l’approche de la période des déménagements.
« La crise du logement est bien réelle dans la circonscription de Rivière-des-Mille-Îles. Plusieurs familles se retrouveront sans logement en juillet. Le milieu communautaire et les élus se mobilisent afin de trouver des solutions pour héberger ces personnes. Toutefois, le problème vient du peu d’investissement au niveau du logement social dans les dernières années ainsi qu’à un phénomène de “rénovictions*” qui contribue à faire monter les loyers en flèche », a déclaré Luc Desilets.
Il est important de mentionner que le portrait des personnes se retrouvant sans logement, n’est peut-être pas celui que l’on pourrait croire. En effet, il s’agit bien souvent de familles avec des revenus de travail qui ne sont pas assez élevés pour payer un loyer de 1 000 $ à 1 200 $. Cependant, ces familles pourraient se permettre des loyers autour de 800 $ à 900 $.
« Ce sont 80 000 logements sociaux qui n’ont pas pu être construits au Québec en raison des coupes d’Ottawa. Comme le dit le FRAPRU, la Stratégie nationale sur le logement du gouvernement libéral ne permet pas du tout de rattraper le manque à gagner. Et de mon point de vue, encore moins de corriger les erreurs du passé », ajoute M. Desilets.
Malgré la signature d’une entente bilatérale entre Ottawa et Québec à l’automne dernier, le manque à gagner reste majeur. Si le Bloc prend acte de l’intention du fédéral de rendre ces sommes disponibles à Québec, nous réitérons l’importance d’augmenter les montants afin d’espérer combler ce retard accumulé depuis les années 1990. Un retard particulièrement criant au niveau du logement social et communautaire.
« L’urgence est maintenant, il faut investir plus, pas dans cinq ou dix ans. Maintenant. Il est inadmissible qu’une telle situation se perpétue et que l’on continue de voir des familles avec de revenus de moyen à faible se retrouver à la rue », conclut M. Desilets.
* Le phénomène de « rénoviction » se définit par un propriétaire qui évince illégalement un locataire de son immeuble sous prétexte qu’il souhaite faire des rénovations. Faire des rénovations ne constitue pas une raison pour une éviction. En effet, selon l’article 1959 du Code civil du Québec, il y a trois circonstances qui permettent à un propriétaire de le faire quand il ne s’agit pas d’une reprise de logement (éviction lorsque le propriétaire désire occuper le logement ou y loger une personne de sa famille) :
- Subdivision du logement ;
- Agrandissement du logement ;
- Changement de l’affectation de l’immeuble pour en faire un immeuble commercial, par exemple.
Source : « Les “rénovictions” en 5 questions », Protégez-vous, 26 février 2020, https://www.protegez-vous.ca/nouvelles/affaires-et-societe/les-renovictions-en-5-questions.